Saisie de Bruxelles – 20 mars 1998

Le 20 mars 1998, les douanes belges saisissent 6.5 tonnes de produits L’Oréal (PBI) en transit à l’aéroport de Bruxelles–Zaventem, en provenance de Dubaï.

Les douanes avaient agi sur une information de L’Oréal selon laquelle il y aurait un doute sur l’authenticité des produits et la présence de faux. L’Oréal porte plainte auprès du Procureur du Roi.

En réalité :

  • Les produits étaient authentiques. Dans son Témoignage, Olivier Carrobourg écrit : « Le service de la sécurité des marchés qui avait eu accès à la marchandise, avait lu les codes-barres et avait identifié que les produits provenaient de Fitra.doc, qui était le nom de code du circuit de ces réexpéditions sur la Russie ». 
  • Les produits avaient été commandés par Camasa-Moscou. Une partie devait être dirigée non pas sur le marché noir russe, mais à la société Global Cosmetics, aux Etats-Unis, avant même de parvenir en Russie.
  • La plainte déposée par L’Oréal en Belgique était donc mensongère, mais elle s’explique par deux raisons :

    1. PBI était obligée d’alléguer un cas de contrefaçon pour cacher son implication dans le marché noir russe.

    2. PBI savait que Camasa-Moscou allait revendre une partie de ces produits aux USA : il lui fallait créer une crise pour arrêter ces diversions et mettre fin à la filière Camasa-Moscou.

  • L’Oréal retira discrètement sa plainte quelques mois plus tard.

« De hauts dirigeants du groupe sont impliqués… »

  • Lors d’une réunion au siège de L’Oréal, Olivier Carrobourg rapporte qu’André Korcarz, qui y représentait Global Cosmetics, « pour se justifier, a expliqué que dans cette affaire de diversion, il y avait de hauts dirigeants du groupe qui étaient impliqués... Beaucoup plus tard, j’ai appris de M. Welbes [du Service de la sécurité des marchés de L’Oréal] que finalement il avait revu Korcarz après la saisie de 1998 et qu’il en avait appris de belles. C’est l’expression même qu’il avait employée44 ».

Après cette saisie, L’Oréal travailla exclusivement avec Arbat Prestige sur le marché noir russe jusqu’à ce que celui-ci prenne fin le 31 décembre 1999.

  • « A l’issue de cette saisie en douane en 1998, Serge Guisset m’avait confié qu’il en avait marre de ces conneries [sic], c’était exactement ses termes et qu’il voulait à tout prix arrêter les circuits russes car il n’était pas payé pour cela45 ».

44 Olivier Carrobourg, Témoignagecf.

45 Id.