Gilles Weil
Ancien vice-président du groupe L’Oréal et DG de la division luxe.
Ancien président du conseil d’administration de Parmobel, Dubaï.
Procès-Verbal no 06/00053/104 D00407-00414 13 Avril 2008
Points principaux
Monsieur Weil, serment préalablement prêté de dire toute la vérité, rien que la vérité…
… a fait une déposition partialement fausse et mensongère.
Sur la mise en place des réseaux parallèles de vente des produits L’Oréal, il ressort de notre enquête qu’en marge du réseau de distribution officiel des produits L’Oréal en Russie par l’agent Temtrade, un circuit d’approvisionnement parallèle a fonctionné par le biais de la société Parmobel, située à Dubaï. Dans quelles circonstances et à quelle date avez-vous été informé de l’existence du ce circuit parallèle ?
J’ai rencontré M. Mercun en 1998 qui est venu se plaindre du marché parallèle en Russie. Nous avons signé un accord fin 1998 qui stipulait que nous nous donnerions un maximum de chances pour améliorer cette situation et que nous lui donnerions une compensation de l’ordre de 20 millions de francs. Comme il n’était pas suffisamment efficace dans la distribution de nos produits en Russie nous avons fini par résilier son contrat.
Quel fut votre rôle précis dans sa mise en place ?
Il a été nul car je n’ai jamais été opérationnel. Je n’ai jamais donné de consignes ou de directives dans ce sens. D’autant que nous nous sommes toujours battus pour combattre le marché parallèle, nous avons marqué nos produits ce qui a eu un coût financier.
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Le 26/09/2007 M. Guisset nous déclarait : « On ne nous a jamais demandé de manière claire de développer le marché gris, en revanche la Direction Générale, que ce soit M. Weil, M. Guyot-Jeannin, M. Cabane nous ont encouragés à laisser faire. En fait on nous demande de faire qu’il faut pour réaliser nos chiffres par tout moyen en palliant à l’inefficacité de Mercun. » Ces déclarations sont-elle conformes à la réalité quant aux instructions de la Direction Générale ?
Je ne crois pas que j’ai donné des instructions en ce sens, nous étions dans bonne période à cette époque et je ne vois pas en quoi de telles pratiques auraient été nécessaires.
Quant à l’inefficacité de M. Mercun et de la société Temtrade ?
Il s’est retrouvé dans une situation nouvelle, de concurrence forte avec l’ouverture de chaînes de parfumeries qui n’existaient pas avant et qui avaient beaucoup de grandes marques à vendre. M. Mercun n’a lui conservé que trois points de ventes avec uniquement nos produits. Mais pour autant il n’y pas eu de moyens mis en place pour que nos produits se retrouvent dans ces nouveaux point de vente à l’insu de M. Mercun.
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SUR LE PRIX DE VENTE DES PARFUMS
Il ressort de nos investigations qu’en 2004, les tarifs des produits L’Oréal (prix départs Paris) s’établissaient, en partant d’une base 100 tarif catalogue OAPLI, de la manière suivante (source : scellé MERY UN cotes 20 et 21) :
Distributeur : 70 à 88
Agent : 42 à 50
Filiale : 20 à 30
Cette structure des prix est-elle comparable avec celle qui était en vigueur entre 1997 et 2000, notamment pour l’agent Temtrade et la filiale Parmobel ?
Je pense qu’en termes de rapports, cela devait être de cet ordre effectivement.
… ces éléments semblent infirmer le fait évoqué par M. Mercun que les produits destinés a l’approvisionnement du marché gris étaient vendus à des prix dérisoires par PBI à Parmobel, puis par Parmobel aux différents « acteurs » du circuit (Fitra, Socodile, Massoud), qu’en pensez-vous ?
Oui apparemment.
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Lors de sa déposition en date du 26/09/2009, M. Guisset nous indiquait : « M. Nekrasov est un incontournable de la parfumerie dans les pays de l’Est, il a plus de 50 magasins. Mais Mercun ne voulait pas travailler avec lui, s’agissant d’un concurrent ». Est-ce exact ?
Oui.
De quelle manière s’est opérée la mise en place d’un partenariat avec M. Nekrasov et la société Arbat ?
M Guisset était la personne qui gérait ce rapport à l’époque. Il a dû négocier l’ouverture d’un ou deux points de vente avec notre nouvel agent. Les relations avec Nekrasov ont débuté avec le nouvel agent. Nous n’en avons jamais eu lui du temps de Mercun.
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