Sir Lindsay Owen-Jones
Président du conseil d’administration de L’Oréal.
PV no 06/00053/25 D202-2006 21 Février 2007
Points principaux
Serment prêté de dire toute la vérité, M. Owen-Jones déclare:
Pouvez-vous nous préciser quels étaient les dirigeants de PBI entre 1995 et 2001 ?
C’était M. Gilles Weil qui était à la tête des produits de luxe pour l’ensemble du monde à cette époque et qui me rendait compte régulièrement de l’activité. De mémoire je ne me souviens plus de ses collaborateurs.
Qui était le supérieur hiérarchique de M. Weil ?
C’était moi, directement.
Qui définissait la politique commerciale et les objectifs à atteindre pour PBI ?
C’était l’équipe de M. Weil, avec ce dernier qui arbitrait les choix. Les politiques commerciales sont le plus souvent déléguées au niveau des équipes sur place.
Les discussions qu’il peut y avoir entre moi et les responsables des divisions se situent au niveau des grandes marques, des grands produits, des publicités, des performances financières qui sont la contribution de chacun au Groupe.
Les dirigeants de PBI devaient-ils rendre compte de leur gestion auprès du conseil d’administration de L’Oréal ?
Non. M. Weil me rendait compte de l’activité de sa division et moi-même je rendais compte au conseil d’administration de L’Oréal. Je me rends peut-être 5 ou 6 fois par an devant le conseil d’administration pour rendre compte de l’activité de l’ensemble des divisions.
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Etiez-vous informé de l’activité de PBI et sous quelle forme ?
J’étais tenu informé de l’activité de M. Weil très régulièrement. Nous avions formalisé des réunions de l’ensemble de notre équipe de direction tous les mois. J’avais également avec lui des contacts informels au moins tous les 15 jours.
Pouvez-vous nous dire sur quelle période la société Temtrade a-t-elle été l’agent exclusif de L’Oréal pour la distribution de ses produits en Russie ?
Temtrade a d’abord été l’agent exclusif de L’Oréal en Union Soviétique puis en Russie. En 1999 il m’écrivait qu’il était l’agent exclusif de L’Oréal depuis 25 ans.
Je n’ai pas souvenir d’avoir croisé M. Mercun au cours de ces années. Nous n’avons jamais eu de relations commerciales privilégiées.
La société Temtrade a-t-elle continué à être performante pour la distribution des produits L’Oréal en Russie après la chute du mur de Berlin et l’ouverture de la Russie au marché libéral ?
Je n’en ai pas souvenir.
Je me suis référé à mes documents avant de venir. Ces documents m’ont rappelé qu’au temps de l’Union Soviétique les produits L’Oréal étaient vendus par le biais de barter, c’est-à-dire en passant par d’autres pays tels que l’Inde.
Donc la comparaison entre les deux systèmes de vente à savoir du temps de l’Union Soviétique et du temps de la Russie est impossible à mes yeux.
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Etiez-vous tenu informé régulièrement de l’activité de Parmobel ?
Je n’étais pas tenu informé dans le détail. J’ai visité la filiale pour la première fois fin janvier 1999 car le Moyen-Orient représentait un grand espoir de développement.
Il apparaît qu’un pourcentage non négligeable des ventes réalisées par Parmobel le soit à destination de la Russie, est-ce exact ?
Je ne connais pas l’origine de ce document. Je ne sais pas ce que c’est. Je ne connaissais pas les chiffres de Parmobel. Les chiffres que je recevais étaient globalisés par région du monde.
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Il apparaît au vu de ce tableau récapitulatif que le chiffre d’affaires réalisé en Russie était intégré au chiffre d’affaires global de Parmobel. Est-ce exact ?
Comme je ne connais pas l’origine du tableau et que je ne sais pas ce qu’il veut dire, je ne peux répondre.
Les membres du conseil d’administration de L’Oréal et vous-même étiez-vous informés qu’une large partie du chiffre d’affaires de Parmobel était générée par les ventes à destination de la Russie ?
Non. La première accusation de cet état de fait c’est une lettre de M. Mercun de janvier 1999 qui le suggère. C’est une affirmation de M. Mercun et je ne suis pas certain que ce soit exact.
Il apparaît que vous avez effectué une visite à Parmobel en janvier 1999. Quelles étaient les motivations de votre déplacement ?
Ma politique systématique était de visiter tous les endroits de nouvelles opportunités.
De notre enquête, il ressort que lors d’une réunion en janvier 1999 à Dubaï, l’activité russe de Parmobel vous a été exposée. Vous auriez demandé qui avait pris l’initiative de la mise en place de ce système. Est-ce exact ?
Je n’en ai pas le souvenir. Il est possible que j’aie parlé de l’activité russe suite au courrier de M. Mercun. J’ai souvenir qu’on m’a expliqué que ce courant d’affaires vers Russie était subi et non organisé par L’Oréal et voulu.
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Préalablement à cette convocation, nous vous avions fait parvenir une liste de documents à nous fournir à savoir :
- Compte client Parmobel chez PBI de 1996 à 2001
- Factures PBI adressées à Parmobel de 1996 à 2001
- Compte client Fitra chez Parmobel de 1996 à 2001
- Factures Parmobel à Fitra de 1996 à 2001
- Compte client Massoud chez Parmobel de 1996 à 2001
- Factures Parmobel à Massoud de 1996 à 2001
- Compte client Socodile chez Parmobel de 1996 à 2001
- Factures Parmobel à Socodile de 1996 à 2001
- DAS 1 et 2 de Parmobel et PBI de 1996 à 2001
Avez-vous pu réunir ces documents ?
Ces documents sont actuellement en cours de recherche. Je pense qu’ils pourront être réunis dans les semaines à venir.
Connaissez-vous M. Nekrasov ? Le groupe Arbat ? Les sociétés Camasa, Alvan Trading et Kurs ?
Je ne connais pas M. Nekrasov. Je connais l’existence du groupe Arbat dont on m’a parlé lors de visites dans notre filiale en Russie. C’est un des grands leaders des chaînes de distribution en Russie.
Je ne connais pas les autres sociétés citées.
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